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« Le mur dans la tête,
pas sur les enseignes »

Qui sont les touristes à Berlin ? Que viennent-ils chercher ? Quelles visites sont plébiscitées ? Qui de mieux que des guides touristiques pour répondre à ces questions. Notre équipe de journalistes est allée à la rencontre de Céline Meyer, guide et historienne et Joëlle Bontems, guide touristique pour qui le Mur de Berlin n’a pas de secret.

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Arrivée il y a 19 ans à Berlin pour un Erasmus, Céline Meyer, guide et historienne confie “j’ai eu un gros coup de foudre pour cette ville”. Dans le monde des musées, du tourisme, elle a également travaillé pour l’office du tourisme de la ville, Visit Berlin. Aujourd’hui freelance, elle travaille notamment pour Vive Berlin Tours, une coopérative de guides.

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Arrivée à Berlin dans les années 1980, Joëlle Bontems vit avec son compagnon allemand. Retraitée depuis 10 ans, elle est guide touristique pour les Français. À l’époque où le mur divisait encore la ville, elle habitait du côté Ouest : expatriée française, il était facile pour elle de passer du côté Est.

Le Mur de Berlin, d’hier et d’aujourd’hui  

 

De l’ancien Mur de Berlin long de 160 km, il ne reste aujourd’hui que « 3 morceaux » : le plus grand ? La East Side Gallery. Les deux guides sont unanimes à ce sujet : le mur n’existe que très peu physiquement, mais il reste présent dans les mémoires des berlinois et encore plus pour ceux ayant vécu pendant cette période. “Dans la rue mon mari est capable de différencier un “wessie” (ancien berlinois de l’Ouest) d’un “ossie” (ancien berlinois de l’Est)” confie Joëlle. La jeune génération y est, quant à elle, moins sensible : une conséquence de la gentrification de la ville et de la construction d’immeubles standardisés. 

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Le mur : une destination touristique ? 

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Ce que viennent chercher les touristes à Berlin dépend de leur âge et de leur pays d’origine : « les anglais viennent pour Hitler, les français viennent pour le mur » affirme Joëlle. Une chose est sûre, pour les deux guides, les visites autour du mur de Berlin sont la demande la plus fréquente : c’est le symbole de la Guerre Froide. Les visites guidées sur les traces du mur plaisent et attirent beaucoup avec des illustrations avant/après et des anecdotes sur le quotidien des berlinois de l’époque.

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Joëlle et Céline s’accordent pour diviser les touristes en deux catégories : les familles et les couples de plus de 40 ans qui s’intéressent à l’histoire de la ville, souhaitent visiter des musées, etc. et les “party touristen”, de jeunes touristes qui viennent pour la fête et pas pour visiter la ville : « les jeunes s’intéressent davantage au graphisme, au street art, à l’underground, à la fête » explique Joëlle. À l’heure du numérique, les jeunes ne se tournent pas vraiment vers les guides touristiques puisqu'il est désormais facile de trouver des informations sur le net. Céline présente brièvement une troisième catégorie : les groupes scolaires. “Le tourisme scolaire est fortement développé à Berlin : mémoriaux nazis, et judaïsme se vendent très bien auprès des jeunes élèves et plus que le Mur de Berlin…»

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“Un mur dans les têtes, pas sur les enseignes touristiques”

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Selon les deux expertes, les enseignes touristiques telles que les bars, hôtels et restaurants ne communiquent pas sur le Mur de Berlin pour attirer les touristes : “qui vendrait une saucisse avec le souvenir d’une dictature” sourit Céline. En revanche, les offices du tourisme jouent sur le souvenir du mur “les touristes viennent pour ça” souligne Joëlle.

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Les anniversaires de la chute du mur sont quant à eux des axes de communication intéressants pour la ville de Berlin et les enseignes touristiques associées. On commémore la chute du mur, symbole de libération, pas le mur en tant que tel.

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Un devoir de mémoire

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Dans un monde où des murs sont encore présents et d’autres se construisent, les experts soulignent l’importance d’entretenir la mémoire du mur de Berlin et ses conséquences.  “Il faut parler de tout ce qu’un mur implique : les divisions des familles, le manque de liberté…” conclut Joëlle.

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​Écrit par Clémence Louasil & Léane Lebrun

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